Je ne suis plus ce que j'etais. [ 28/05/09 ]

J'aime pas.


J'ai horreur de ressentir ça. De sentir le gros patatras du chateau de carte que constitue la confiance que j'accorde. On l'ebranle, et pouf tout retombe. Et tout est à recommencer. Encore et encore. 

Tout à l'heure, alors que je revenais du restau, je marchais seule dans la rue et je réflechissais. Ce chemin que j'empruntais si souvent , mes pieds l'arpentaient en mode automatique, rien ne m'atteignait, meme pas la tentative pitoyable de ce mec pour me draguer.

Et je pensais. Je pensais à ma capacité à endurer la douleur et à mon etrange faculté qui me permettait de m'en delecter. Une sorte de masochisme psychologique. "Fais moi mal." 

L'enfant qui avait été nourrie aux contes de fées a fait place à l'adolescente éprise de tragique, qui a elle meme laissé à son tour une jeune femme désabusée. 

Si je déteste celui qui me torture, la douleur qu'il m'inflige provoque une certaine adoration. Loin du trip sm, il s'agit plus d'une capacité à se sentir terriblement vivante. 

Ce ne serait plus je pense donc je suis, mais plutôt, je souffre donc j'existe. 

Mais seules quelques personnes ont mon autorisation, et je deteste que ceux dont j'attends qu'ils me prennent dans leurs bras et me consolent, s'imaginent pouvoir endosser le rôle d'instrument de torture sentimentale. C'est impossible.

Inconsciemment je cerne ceux qui vont me blesser, et selon mon etat d'esprit je vais vers eux ou non.

Et en ce moment, c'est hors de question. Pas le temps, pas envie, je veux me reposer dans quelque chose de confortable mais pas ennuyant. 

J'aime me sentir seule, sentir que mon coeur est vide de sentiments. Ca me rassure. Rien n'a de prise sur moi. C'est ce qui me rends douce. 

J'allais à mon rythme, j'attendais qu'on me rassure, non pas que l'on m'effraie et que l'on me vexe en me comparant à n'importe quelle donzelle énamourée. 

Je veux juste qu'on me laisse etre ce que je suis, sans tenter de me brider ou de me protéger, laissez moi vivre, laissez moi faire mes propres expériences. Je regarde pas le futur, je le laisse venir tranquillement, alors ne m'effrayez pas avec vos inquiétudes fondées ou non. On verra bien ce qui arrivera.