C'est l'histoire de la vie. [ Ouais, je kiffe le roi lion. ] [ 10/05/09 ]

Passer un samedi soir, seule devant son pécé, avec deux bouquins, des clopes et une bouteille de Sprite, c'est la lose, aurait dit Nib's deux semaines plus tot. Il faut dire qu'elle aimait sortir, autant avec ses amis qu'avec deux ou trois copines lambda. Bouger ses fesses sur un dancefloor quelconque, siroter des cocktails ou carrément boire une pinte. Fumer un paquet de clope avec son gang de gens,ou pourquoi pas, d'autres substances illicites. C'etait a peu de choses près, l'idée d'un samedi soir réussi pour la demoiselle. 

Mais pas ce soir. Non ce soir, elle est seule, confortablement installé, le ventre plein, démaquillé mais les ongles vernis, tout ça devant son ordi portable et pourtant elle se sent bien. A croire qu'elle se serait assagie. Mais il semblerait que l'adolescente ait toujours ses penchants cinglés. La preuve, elle écrit, dans son carnet à elle, toutes ses pensées un peu folles qu'elle voudrait tout sauf partager. Elle a les mains sèches à force de presser les doigts contre son stylo reynold's bleu. Un stylo à bille, basique. Elle qui trouvait les stylos à plumes beaucoup plus élégant, elle devait admettre qu'elle préferait le confort d'un bille banal. 

Dans son carnet, elle écriit ses secrets, ses secrets les plus intimes, et pourtant les seuls qui montraient qu'il lui restait un peu de douceur. Elle qui passait son temps à envoyer bouler tout ce qui la dérangeait, elle avait parfois, certaines poussées de "calme" ou de niaiserie comme elle dirait. 

Etre Nib's c'etait pas facile. Devoir alterner entre apparence et sincérité. Toujours garder la face mais savoir baisser les armes. Certains l'avaient percée à jour, mais il y avait une différence monumentale entre savoir qu'elle pouvait etre fragile et qu'elle vous dévoile ladite fragilité. 

Alors Nib's elle s'epuisait à la tache, un sourire, un rictus, une grimace, une profonde lassitude. Et on s'etonnait qu'elle n'aimait pas le genre humain... Devoir toujours jouer un rôle, finissait par la faire douter de sa propre nature. 

C'est pourquoi, ce samedi là, elle est chez elle, devant son pécé, en train de fumer des clopes et de se raconter. Parce que comme ça, elle se souvient un peu qui elle est.





























[ Changement de décor. Café dans Fontenay. Personnage: Nib's & Cup's . ]

Deux filles assises à une table, les deux brunes, mais l'une blanche, l'autre métisse. Leur seul point commun? Une amitié qui les lies depuis un moment déjà. 

Ces deux filles discutent, l'une tortille une meche de ses cheveux bouclés tandis que l'autre ne cesse de caresser la visière de sa casquette du bout de ses doigts manucurés. Toutes deux un café. Deux sucres pour la grande. Un sucre pour la jolie. 

Elles se racontent pleins de choses. Construisent un monde à leur hauteur. Eclatent de rire, et leurs lèvres rosées s'entrouvent pour laisser apercevoir leurs dents qui finiront par etre abimée par la nicotine. 

Elles ont la vie devant elles, elles en sont persuadées. 

Mais alors pourquoi vivent-elles comme si tout allait se finir le lendemain? 

Trop plein d'adolescence surement. Elles frisent l'incohérence. Si le paradoxe était une religion, sans nulle doute qu'elles seraient des divinités.

"Je fais la luxure, tu fais la colère?" C'est ce que Cup's dirait à Nib's, elle en est certaine. 


Avoir mauvais caractère, c'est salutaire pourtant.